FAISSEAU
Avant/après : la route de Pont-de-Beauvoisin à Faisseau
Pressins est traversée par la départementale 1006 qui va du Rhône à la frontière italienne. Au XIXe siècle, cette route, surtout empruntée par carrioles et calèches, faisait la liaison entre les bourgs alentour. A cette époque, Pressins est un village rural. Sa population, qui s’est maintenue autour de 1100 habitants au XIXe, compte 848 âmes en 1901. L’exode rural, à partir de 1870, a conduit les paysans à l’usine. Avec l’école républicaine, le service militaire, le chemin de fer, les mentalités évoluent.
Quand l’avenir s’annonçait radieux
La liaison ferroviaire de 32 km entre Pressins et Belley, mise en service en 1884 par la compagnie PLM, favorise les déplacements vers les marchés et foires locaux. Les campagnes sortent de leur isolement. Les progrès techniques, la paix, font de ces années insouciantes “La Belle Epoque”. L’avenir s’annonce radieux. A Pressins, une trentaine de cafés et restaurants s’installent et constituent un lieu de détente et de rencontres. Au quartier de Faisseau, deux restaurants se côtoient, “A la truite” et “Chez Liatard”. On joue aux cartes, aux dominos, le dimanche on danse dans les guinguettes, on boit aussi. L’aimable gnôle de l’alambic au gros bedon de cuivre, et le vin souvent du clinton issu des vignes familiales, honorent chaque table. Pasteur n’a-t-il pas affirmé que “le vin peut être considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons”?
Aujourd’hui à Pressins, les cafés et les guinguettes ont disparu, seul un restaurant demeure sur la départementale. A Faisseau, inlassablement, les chauffeurs, parfois chauffards, cyclistes et motards font trembler le bitume sans s’arrêter et sans savoir qu’autrefois, ces cafés, ces restaurants offraient bonne chère, chaleur et fantaisie aux colporteurs, journaliers et laborieux villageois.
Merci à Arlette Juanola pour cet article.